Bonjour camarades,
Nous aimerions revenir avec vous sur la proposition de rachat d’actions par OVHcloud et ce que cela implique concrètement pour nous, les salarié·es.
Déjà, et c’est à porter à son crédit, le FCPE ne revendra pas nos parts et donc ne participera pas à cette mascarade : c’est déjà cela de gagné !
Par contre, la conséquence directe du départ de KKR/Towerbrook pose bien des questions…
Déjà, pourquoi ne pas nous l’avoir présenté ainsi ? Et pourquoi avoir parlé de rachat d’actions (c’est-à-dire de destruction pure et simple de titres OVHcloud) ?
- La réponse est simple : une sortie de ces « gros » porteurs, par une VENTE sur le marché, aurait encore un peu plus endommagé la confiance en l’action OVHcloud avec un impact direct à la baisse sur la valorisation de celle-ci.
- La conséquence immédiate est, également, une atteinte directe aux «petits » porteurs, qui ont fait confiance à OVHcloud lors de l’IPO de l’automne 2021.
- Regardez comment cela s’est passé avec la dernière vente massive d’actions de la part de la famille Klaba au printemps 2024 et la baisse boursière associée. Laconiquement, on nous a annoncé : «Octave et Miroslaw Klaba déclarent avoir vendu, entre le 29 avril 2024 et le 28 mai 2024, 726466 actions correspondant à environ 4,7 millions d’euros et moins de 0.4 % des actions existantes, de manière ordonnée. »
Or, quel était l’intérêt des salarié·es dans cette « vente » ? Cela a-t-il permis de soutenir la croissance de l’entreprise, le développement de l’appareil productif ou notre bien-être ?
NON. Cela a renforcé la capacité d’investissement de la famille Klaba, encore une fois au détriment des petits porteurs.
Pourquoi est-ce que nous parlons des petits porteurs ?
Car une action passée de 18 € à l’introduction à 9 € aujourd’hui constitue tout simplement une baisse de moitié du capital de ces mêmes porteurs.
Pourquoi les gros porteurs ne sont en aucun cas fragilisés ?
- Déjà, parce qu’ils possédaient, pour la très grande majorité d’entre eux, des actions OVHcloud en amont de l’IPO.
- La valorisation associée dépasse, même à 9 € l’action, ce qu’ils ont investi à la base, c’est-à-dire pas grand-chose étant donné que ces actions faisaient l’objet de rémunérations annexes (donc de bonus).
- Parce que, pour la plupart, ils ne pouvaient pas « sortir » de l’actionnariat par contrat (options, délais légaux, délit d’initié, etc.).
- Or, il a bien fallu rémunérer les derniers départs du Comex : Michel Paulin (ex-CEO), Yona Bravermann (ex-CMO), Sylvain Rouri (ex-CSO), etc. Il s’agit de gros actionnaires d’OVHcloud et détenteurs d’options et de bonus qu’ils ont exercés à leurs départs respectifs.
Pourquoi ceux qui ont le plus trinqué, par ricochet, sont les salarié·es d’OVHcloud ?
- Car annoncer une telle opération en même temps qu’un changement de Direction (nomination de Benjamin Revcolevschi comme CEO), rend la contestation presque impossible faute d’interlocuteur.
- L’agenda n’a pas non plus été choisi au hasard, car cela à été annoncé à la rentrée des congés d’été, donc sans possibilité de concertation préalable.
- Ces 350 millions d’euros nécessaires au rachat des actions vont avoir trois conséquences majeures :
– la capacité d’investissement du groupe OVH pour le prochain plan d’investissement à 5 ans, va être amputée d’autant ;
– les intérêts d’emprunt, dans une période non propice comme aujourd’hui, se chiffrent à combien de centaines de millions d’euros ? Nous n’avons pas eu de réponses à nos questions !
– qui va rembourser, par leur travail et le chiffre d’affaires d’OVHcloud, cet emprunt inique ? Ce sont les salarié·es, qui eux n’ont pas été augmentés, même à hauteur de l’inflation, depuis des années !
Revenons également sur la croissance d’OVHcloud et ce fameux « cash flow positif » qui est dans toutes les bouches de nos dirigeants. D’un point de vue purement boursier être cash flow positif, c’est démontrer la capacité d’OVHcloud à créer de la valeur, mais aussi, et surtout, du cash, dont OVHcloud a désespérément besoin pour investir. Notre modèle économique est TRÈS simple : plus on investit, plus on rack de serveurs, plus notre chiffre d’affaires augmente (et cela fait déjà deux ans qu’il aurait du atteindre le milliard d’euros). Or, depuis des années maintenant, la part de marché d’OVHcloud sur le marché français (moins de 5 %) et européen (moins de 1 %) ne cesse de diminuer. Et, bien que nous fassions encore une croissance à deux chiffres, elle ne cesse de ralentir et elle passera bien assez tôt sous la barre des 10 % !
Pour un cloud provider qui se revendique Premier fournisseur de cloud Européen (avec moins de 1 % de part de marché, nous avons le sens de la formule) ce n’est clairement pas assez pour assurer notre tranquillité…
La conclusion de tout cela est très claire : ON RALENTIT LA MACHINE pour la faire devenir plus rentable (cash flow positif), on met nos salarié·es sous pression pour en extraire un maximum de valeur ajoutée avec un minimum de contraintes, on ne recrute peu ou plus en France ET on espère que la croissance va repartir à la hausse d’elle-même comme par magie avec des investissements en baisse.
LA MAGIE, ÇA N’EXISTE PAS !
Il s’agit d’une stratégie court-termiste de destruction de la valeur de l’entreprise et de ses savoir-faire, avec une conséquence DIRECTE : UNE MENACE POUR LA PÉRENNITÉ DE L’ENTREPRISE, de nos emplois, de nos salaires et de notre qualité de vie au travail !
Pourquoi dit-on cela ? Tout simplement parce que nos concurrents ultra-majoritaires auront encore moins de travail pour nous rayer de la carte le jour où ils l’auront décidé !
Le jour ou AWS, Azure, Google décideront de s’en prendre à nous, nous sommes leurs concurrents après tout,
nous n’aurons pas les armes pour nous défendre si nous ne reprenons pas le chemin de la croissance, des parts de marché en hausse et de la confiance, de la qualité et la pertinence de nos produits au service, non seulement de notre clientèle, mais aussi de NOUS les salarié·es du Groupe OVH !
- Doit-on comprendre que notre nouveau CEO, qui n’a pas du avoir son mot à dire, soyons clairs, est une marionnette qui a remplacé Michel Paulin et qui fera exactement ce que la famille Klaba lui dictera de faire ? C’EST FORT PROBABLE.
- Quelles garanties la Direction nous a-t-elle données concernant l’indépendance des décisions du Comex pour prendre des décisions ambitieuses qui servent les salarié·es par rapport à ce pack d’actionnaires ultra majoritaires que représente la famille Klaba ? AUCUNE.
- Quel est l’intérêt des salarié·es d’OVHcloud dans tout cela, à part d’avoir à rembourser une dette qui ne sert en rien leurs intérêts et d’essuyer les plâtres d’un ralentissement de notre appareil productif ? INEXISTANT.
Il est de notre devoir de vous informer et il le sera de porter le combat au plus haut niveau pour faire valoir nos droits !
Bonne année 2025 camarades, la lutte continue !
PS : pendant que les membres du Comex et heureux bénéficiaires du LTIP s’offraient un très joli cadeau de Noël
https://www.insiderscreener.com/fr/entreprise/ovh-groupe-sa,
notre brasserie préférée, elle, brûlait. Espérons qu’ils et elles participeront activement à la cagnotte Leetchi ici : https://www.leetchi.com/fr/c/aidez-la-brasserie-cambier-a-se-reconstruire-1798649
À vot’ bon cœur !
La CGT d’OVHcloud