La NAO 2024

Bonjour camarade et bonne rentrée !

Aujourd’hui, nous voulions te parler de la négociation annuelle obligatoire (NAO). Cet événement majeur, qui s’est achevé mi-juillet, avait pour objectif d’améliorer notre quotidien au sein de l’entreprise.

Tout d’abord, qu’est-ce que la NAO et à quoi sert-elle ?

La NAO est un moment crucial où la direction et les représentant·es du personnel se rencontrent pour discuter de plusieurs sujets importants :

  • les salaires ;
  • la durée du travail ;
  • l’égalité femmes-hommes ;
  • la qualité de vie au travail.

Quels étaient les souhaits initiaux de notre équipe lors de cette NAO ?

Dans notre liste au père Noël, nous avions formulé plusieurs demandes :

  • une révision des astreintes ;
  • la réduction de l’écart entre les « doers » (celles et ceux qui produisent de la valeur concrètement) et les managers, avec un retour des variables à 10 % au lieu de 5 % ou 0 % pour la plupart d’entre nous ;
  • l’instauration d’un vrai 13e mois, sans proratisation en fonction du temps de présence ;
  • une attention particulière pour les collègues dont les revenus sont en dessous de la médiane, car travailler doit permettre de vivre décemment et pas seulement de survivre ;
  • une augmentation du montant des tickets restaurant.

Quels ont été les résultats obtenus ?

Voici ce que les salariés ont obtenu suite à ces négociations :

  • la mise en place de variables à 5 % pour les collègues qui n’en bénéficient pas encore, soit environ 300 personnes, pour un coût total de 1,2 million d’euros ;
  • une hausse du montant des tickets restaurant, passant de 9 à 10 euros, soit 0,3 million d’euros ;
  • des augmentations généralisées pour tous les salaires inférieurs à 2 300 euros brut, pour un coût de 0,6 million d’euros ;
  • un budget dédié aux revues annuelles, équivalent à 1,5 % de la masse salariale, soit 2,7 millions d’euros ;
  • un engagement de revoir l’accord d’intéressement.

En résumé, les dispositifs permettent d’obtenir une somme de 4,6 millions d’euros soit 2,59 % de la masse salariales.

Pourquoi avons-nous finalement décidé de signer l’accord, malgré le budget relativement décevant de 1,5 % pour les revues annuelles ?

En effet, ce budget peut sembler modeste. Mais nous avons identifié plusieurs raisons importantes pour lesquelles nous avons choisi de signer.

  • Cet accord est pour nous l’occasion de faire bouger les lignes. Notre première intention était de redistribuer les revenus, en mettant en avant la contribution de base : passer toutes les personnes en dessous de 10 % de prime à ce niveau-là. Le montant pour y arriver (10 millions) ne nous permettait pas de l’atteindre sur cet exercice… mais ce n’est que partie remise, une première ligne a été franchie.
  • Nous ne voulions pas laisser OVHcloud décider à 100 % en se basant uniquement sur la performance subjective de notre travail. En signant l’accord, nous avons un certain contrôle sur notre rémunération.
  • Le passage de 0 à 5 % de bonus (1,1 millions) et l’augmentation collective de 100 euros (0,6 million) rétablissent une injustice flagrante. Nous avons conscience que l’inflation touche tout le monde, mais bien plus les bas salaires. Il semble évident de devoir intervenir en leur faveur
  • Une fois l’accord signé, la société est tenue de provisionner les sommes convenues. Ainsi, même si les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, OVHcloud ne pourra pas revenir sur sa décision. C’est un gage de sécurité pour nous.
  • L’augmentation du montant des tickets restaurant, bien que symbolique (0,3 million) , arrive après une décennie de statu quo et de frais de bouche toujours plus élevés. Là aussi, ce n’est qu’une étape.

Comment se sont déroulées les négociations concrètement ?

Les négociations ont été rythmées par environ une réunion toutes les deux semaines depuis le 15 mai. Pour que les discussions soient valides, il fallait au moins deux sections syndicales représentatives autour de la table, ce qui a un peu allongé les délais. Nous avons collecté de nombreuses données sur les rémunérations et les avantages existants, afin de hiérarchiser nos actions. L’objectif était de conclure avant la finalisation du budget pour l’exercice 2025.

Finalement, aucune organisation syndicale ne s’est opposée à l’accord. L’opposition à l’entrée en vigueur d’une convention ou d’un accord d’entreprise se fait par écrit motivé et précisant les points de désaccord selon l’article L2231-8.

Pourquoi avoir choisi de communiquer ces informations en septembre ?

Tout simplement, nous avons voulu laisser le temps des vacances aux vacances ! L’année a été riche et éprouvante pour beaucoup d’entre nous ; nous avons travaillé dur pour atteindre nos objectifs, malgré une masse salariale plus restreinte (en raison de l’attrition de postes). De plus, nous ne sommes pas des commentateurs sportifs : prendre du recul est parfois salutaire.

Que faire pour demain ?

Pour nous, la signature d’un accord n’est pas une fin en soi, bien au contraire. De plus, l’accord est prévu pour durer un an et sera renégocié en 2025.

Nous restons à votre écoute tout au long de l’année, prêt·es à construire conjointement le plan pour 2025. C’est en nous mobilisant ensemble, y compris en imposant un rapport de force, que nous pourrons répondre au mieux à vos attentes.

Cependant, il faut reconnaître que l’offre définitive de la direction est décevante. Nous sommes notamment loin du montant de l’inflation. Nous aurons besoin de la mobilisation de chacune et de chacun pour faire bouger les lignes et rattraper le retard accumulé. Nous nous engageons à négocier fermement l’année prochaine : le rattrapage du déficit des trois derniers exercices est obligatoire, mais nous sommes déterminés à agir, avec tout l’amplitude que notre liberté syndicale nous permets. Et puis, comme écrit précédemment, nous continuerons à travailler sur les variables pour ramener toujours plus de justice sociale… en nous assurant que les critères employés sont SMART et justes pour toutes et tous. Nous souhaitons aussi encore et toujours avancer sur le sujet des astreintes qui touche beaucoup de monde dans l’entreprise.

Nous serions heureux·ses d’entendre votre avis sur cet accord, ainsi que sur Kudos 🎁 ❤️ 😉

Lexique

Doer : c’est un véritable artisan du travail ! C’est la personne qui met la main à la pâte, qui produit concrètement et qui crée. En d’autres termes, c’est celui ou celle qui transforme les idées en actions tangibles. À l’inverse, la direction et le management sont plus orientés vers la planification, la coordination et la prise de décisions stratégiques.

   

  

Nos sources

https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/projections-macroeconomiques-juin-2024

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000048488858

https://france-inflation.com/calculateur_inflation.php

https://fr.statista.com/statistiques/507510/indices-prix-consommation-electricite-france

https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/001763852

https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038578542

https://www.previssima.fr/question-pratique/vehicule-de-fonction-comment-fonctionne-cet-avantage-en-nature.html

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006072050/LEGISCTA000006160733/#LEGISCTA000006160733

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