Master and Commander : De l’autre côté du monde

Virage Passion Espoir

Je rentre du marathon d’Amsterdam.
Mal aux pieds. Mais le cœur léger.
C’était un défi que je m’étais lancé après une année à la con, à décocher les jours dans le calendrier, à attendre l’année prochaine que tout aille mieux.

J’ai tout donné.
Juste pour vider tout ce que j’avais dans la tête, dans le ventre et dans le cœur.
Les peurs, les colères, les nuits où on se demande de quoi demain sera fait .

La douleur des derniers kilomètres, jetée à la poubelle.
Passer la ligne d’arrivée, c’est une victoire, celle qu’on gagne sur soi.
Qu’importe le chrono.

Dans le bus, je pensais à ce soir : il y avait une assemblée générale (AG).
C’était une extraordinaire. Celle de l’année.
Demain, les résultats tomberaient.

Et puis la douane a débarqué pour tout fouiller.
Classique quand on revient d’Amsterdam.
Mais c’est long. Ça fait perdre du temps.
Je savais que je ne pourrais pas y assister…

Heureusement, mon camarade le plus fidèle et le plus engagé y était.
Même si c’était sa soirée…

Sitôt la réunion finie, je pose mon sac dans l’entrée.
Mon téléphone sonne. La réunion venait tout juste de se terminer.
Il m’a raconté.

Ce n’était pas une réunion. On l’avait bien senti.
C’était un moment solennel qui n’annonçait pas une fin, ni un simple renouveau…
mais un tournant.

La visio s’allume.
Tout le monde est là, malgré l’heure tardive. Aligné. Concentré.
Même avec leurs enfants. Tout petits. Assis sur les genoux de leurs parents.
Sans un bruit dans un silence religieux.

Le boss apparaît.
Pas de costume pour séduire les marchés. Pas de sourire calibré.
L’homme qui a commencé avec trois bouts de ficelle et une idée folle.

Il parle doucement. Lentement.
Les mots tombent. Graves. Simples. Denses.
Il reprend la barre. Il fait tapis. Une partie de poker.

Benjamin s’en va et lui redevient PDG.
Comme avant, comme avant Michel, comme avant Laurent.
Il a confiance en son plan. Il sait où il va nous mener.
Il a compris que cette boîte, c’est le travail de passionné·es, plus que tout.

C’est notre capitaine.

Il annonce la couleur : on va bosser dur.
Pour rattraper le retard de celles et ceux qui croyaient qu’on pouvait diriger cette boîte comme une banque.
Ça ne marche pas. On doit avancer.

Il y a un cap à passer.
On doit se serrer les coudes. Comme on a toujours fait.

#OneTeam.

Et puis il faut bien l’avouer : cette boîte, on l’aime.
Elle fait partie de nous. Elle nous a reconnus. Adoptés.
On s’y est senti chez nous. On y a travaillé avec passion.
Ailleurs, on n’a jamais vraiment trouvé notre place. On passait souvent pour des extraterrestres. Ici, on a trouvé une famille.

Alors, quand il parle de cap, de navire, de tempête… on sait qu’on peut le faire !
On en a connu d’autres : sold-out, panne réseau, incendie…
On s’est toujours relevé·es encore plus forts.

Les yeux scrutent l’écran.
Les enfants ne bougent pas.
Un moment cérémonial.

Les rats quitteront le navire.
Certain·es tenteront de le saborder avant de partir.
Nous, nous resterons, comme toujours.

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