
Condition de travail – Chaleur – Santé
Vendredi 20 juin
Le soleil brûle depuis plusieurs jours. Roubaix suffoque déjà, téléphone toujours en main, je surveille la météo, un degré de plus chaque jour, les orages, aucune idée, ce n’est pas encore annoncé.
Les 30 degrés s’installent, l’alerte canicule ne devrait plus tarder.
Le soleil ne réchauffe plus, il pèse. Le goudron ramollit. Le long des datacentres, une douce brumisation rafraichie les rares passants.
📌 Fiche pratique INRS : Travail par fortes chaleurs
“Au-delà de 30 °C pour un travail sédentaire, ou 28 °C pour un travail physique, la vigilance doit être renforcée. L’exposition prolongée à la chaleur peut entraîner malaises, accidents ou troubles graves (coup de chaleur, hyperthermie).
L’aménagement des horaires et la mise à disposition d’eau fraîche sont des mesures prioritaires.“
Mais à l’intérieur du datacentre, 42 °C,
aucune brume,
aucune pitié.
Les murs vibrent. Le métal transpire. Les ventilateurs crient.
Les serveurs chauffent. L’eau des tuyaux coulent comme le sang dans les veines.
Les machines, il faut les nourrir, les réparer, les veiller.
Pendant les courtes pauses, je fais semblant de rire avec les copains, on avale des « Mister Freeze » à la menthe.
Le plastique fond, comme les certitudes.
🧊 Anecdote santé au travail – INRS
“Le port de certains EPI (gants, combinaisons, casques) peut accentuer le stress thermique. Il est recommandé d’adapter l’équipement à la température ambiante.
Consulter les recommandations INRS sur les EPI en ambiance chaude“
Alex, Samir, Nico et tous les techniciens
clampent, portent, connectent.
Pour ça, ils doivent grimper les escabeaux, se baisser à ras du sol
Les lombaires craquent,
Les casquettes glissent.
Un câble à changer ? Une procédure, trois paires de gants qui collent comme des vieux chewing-gums.
📉 Extrait : Données INRS – Température de seuil critique
“À partir de 40 °C, le corps humain perd sa capacité à se refroidir efficacement. Les troubles cognitifs et les troubles moteurs apparaissent. La vigilance chute.
Les risques d’accidents du travail augmentent de 30 %.“
Dans le vacarme métallique,
on entend respirer les circuits.
Ici, le datacentre n’est plus une belle cathédrale.
“Fosse commune” ? , On est plus si loin.
Pas d’aide.
Pas de renfort.
Juste de la transpiration, des vrombissements et de la chaleur.
Une idée en tête, tenir bon, ne pas tomber pour ne pas pénaliser les camarades.
📉 Risques combinés : bruit et chaleur
“L‘exposition simultanée au bruit et à la chaleur peut avoir des effets cumulatifs ou synergiques, notamment :
- Altération de la performance cognitive et physique, avec une diminution de la concentration et de la capacité à effectuer des tâches complexes.
- Augmentation du stress et de la fatigue, rendant les travailleurs plus vulnérables aux erreurs et aux accidents.
- Perturbation du sommeil, exacerbant les effets de la chaleur et du bruit sur la santé.
Ces effets sont particulièrement préoccupants dans des environnements tels que les datacentres, où les travailleurs sont souvent exposés à des niveaux de bruit élevés et à des températures élevées.“
Sacré mois de juin… il n’y a déjà plus de Mister Freeze à la menthe dans le congélateur, je ne supporte plus les autres goûts…
Avertissement : toute ressemblance avec des personnes ou des événements existants (ou ayant existé) serait purement fortuite.
Sources
https://www.inrs.fr/risques/chaleur/ce-qu-il-faut-retenir.html
https://www.inrs.fr/publications/essentiels/travail-forte-chaleur.html
https://www.inrs.fr/risques/chaleur/accidents-effets-sante